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Fièvre acheteuse

Symptôme d’une maladie pour les médecins, l‘irruption de boutons touche aujourd’hui le monde du marketing. Ici, c’est le bouton Darty qui permet à ses clients d’appeler au secours à la moindre panne électro-domestique. Là, ce sont les boutons Buy bientôt présents dans les résultats de recherche de Google qui, d’une simple pression, enverront les internautes vers une page dédiée au produit avec options d’achat. Une manière pour le moteur de recherche de prendre des airs de marketplace. Ou encore Pinterest qui fait, depuis peu, ses premiers pas dans le commerce en ligne avec l’introduction d’un bouton « acheter » sur certaines de ses photos épinglées. Un peu plus loin, ce sont les magazines féminins sur tablettes soudain devenus « shopables » grâce à un lien permettant à la plus impatiente de leurs lectrices de devenir instantanément consommatrice. Aux Etats-Unis, le bouton Buy it s’affiche déjà sur des tweets mentionnant des morceaux de musique… Il ne sera bientôt plus possible d’accéder à une information sans être accompagné par un bouton

Que faut-il déduire de cette soudaine fièvre ? Que les consommateurs sont devenus impatients. Sans doute. Habitués à recevoir de l’information en temps réel, à checker en permanence et à exposer leurs moindres faits et gestes sur les réseaux sociaux, le présent s’est densifié et tout ce qui peut venir évoquer le futur est immédiatement considéré comme « trop loin »

Les marques ont bien compris l’intérêt qu’elles pouvaient tirer de cette situation : plus les consommateurs se mettent à réfléchir, à s’interroger, à se renseigner, à consulter les avis des autres, moins ils risquent d’acheter… Mieux vaut donc leur suggérer d’acheter d’abord et de réfléchir ensuite que le contraire… La multiplication de ces boutons ne doit rien au hasard. Elle ne serait finalement que la version électronique du fantasme du « tout de suite » cher aux marketeurs et un temps menacé par l’apparition d’une soi-disant « quête de sens » qui aurait eu pour effet de faire s’interroger les consommateurs sur leurs gestes.

Face à chaque danger potentiel, le marketing sait trouver une solution.

 

So What ?

Autant qu’une incitation à l’achat immédiat, ces nouveaux boutons de contact direct avec les marques ne pourraient-ils pas aussi être envisagés comme un canal de story-telling susceptible de nourrir une nouvelle proximité ?

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