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Le triple fantasme

Cette semaine, on apprenait que vente-privée.com se lançait, en France, dans la distribution alimentaire. Une nouvelle offre, baptisée « Miam Miam » (il fallait oser) sera diffusée sur le mode événementiel qui a fait le succès du site. Tous les trois jours seront proposés des produits d’un petit producteur français. Dans un premier temps de l’épicerie, plus facile à conserver et à stocker, puis, progressivement, des produits frais, voire de l’ultra-frais, comme les fruits et légumes.

Ultime précision apportée par le très médiatique président fondateur du site : contrairement à l’habillement, il ne s’agira pas de «déstockage» d’invendus, mais de produits «à la fraîcheur et à la traçabilité irréprochables»… Nous voilà rassurés. Quant aux prix, ils seront « 40 à 50% inférieurs à ceux auxquels ces produits sont vendus habituellement » car le site est l’unique intermédiaire…

Crise de la consommation et développement du e-commerce obligent, jamais la compétition entre les mondes réels et virtuels n’a autant été aussi exacerbée, suscitant au passage un festival de nouvelles idées. Casiers de retrait dans les magasins, généralisation des tablettes et autres bornes tactiles comme supports de vente, propositions « d’expériences de consommation uniques » en tous genres… Le commerce du monde réel n’a pas encore rendu les armes. Et le commerce virtuel n’a pas dit son dernier mot.

Avec « Miam Miam », Vente Privée s’immisce sur les terres de la grande distribution et vient proposer aux consommateurs un triple fantasme : être en contact direct avec les producteurs, bénéficier de prix attractifs et découvrir de nouvelles offres issues des régions les plus reculées de France qui trouveront là un début de visibilité. Etre présent sur vente-privée.com, c’est un peu comme faire une campagne de pub.

En plaçant l’alimentaire dans la logique événementielle du «c’est maintenant ou jamais», c’est aussi un nouveau rapport à la consommation qu’initie le site, fait de nouveautés, de coups de coeur, de découvertes, « d’urgences »… Une logique issue de la mode qui, peu à peu, envahit nos habitudes de consommation…

So What ?

Et si les enseignes de grande distribution proposaient, elles aussi, des offres "directes" du producteur aux consommateurs ? Une manière pour elles de s’éloigner de leur image d’intermédiaires, voire d’écrans…

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