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Villes en fête

Après la fête des mères et des grand-mères, la Saint Valentin se profile désormais comme un rendez-vous économique incontournable pour les marques et les enseignes. Le marketing est une fête permanente. Passons sur la liste des incontournables idées de bijoux en forme de coeur, de dîners roses et de gâteaux pastels pour souligner l’initiative prise par la ville de Strasbourg qui a décidé, pour l’occasion (et pour la troisième année consécutive) de se présenter comme la ville des amoureux à travers une « opération » opportunément baptisée « Strasbourg mon amour ».

Du 6 au 15 février, étaient ainsi proposés aux amoureux, entre autres, des concerts à l’opéra, un bar éphémère à la Petite France, une soirée au Palais Rohan, une baignade au clair de lune (en piscine), une « slow party » (une boum à l’ancienne) ainsi qu‘un dîner haut de gamme conçu par l’association de cuisiniers alsaciens « étoiles d’alsace » avec, au menu, les mets préférés de Casanova… L’ambition était claire.

Si l’idée est aussi maline que pertinente, elle vient surtout nous rappeler que les villes sont bien devenues des marques et, qu’à ce titre, elles peuvent recourir à toutes les armes marketing disponibles. Certaines se sont dotées d’une signature et d’un logo (So Lyon, Montpellier Unlimited), d’autres imaginent des parfums correspondant à la personnalité de leurs différents quartiers ou encore des lignes de produits comme dernièrement une gamme de cafés à Paris. L’imagination est sans limite.

Ce débordement d’idées a assurément pour origine la compétition désormais féroce entre les agglomérations pour attirer le flux des touristes et de tous ceux qui ont décidé de déménager. « Changer de vie en changeant de ville » est aujourd’hui un fantasme très largement répandu. Pour preuve le nombre d’hebdos qui leur consacrent leurs couvertures.

Mais une autre raison pourrait également expliquer ce phénomène. Les villes ne souhaitent-elles pas installer dans nos esprits qu’au delà de leur réalité historique, géographique, économique et culturelle, elles peuvent être caractérisées par une ambiance, une humeur, un style, voire une couleur ? C’est une ville émotionnelle qui émerge là, où l’idée de la ville prime sur la ville elle-même. Une évolution que connaissent bien les marques…

So What ?

Si de plus en plus de villes communiquent, on a aujourd'hui plus souvent l’impression d’une juxtaposition d’événements que d’une véritable stratégie de positionnement. A quand des marques-villes fortes et déclinables?

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