2 mai 2022

Disparitions

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Crédit photos : Le Parisien / BETC pour Leclerc

Peu à peu, par petites touches, des éléments de notre quotidien disparaissent, effacés par une obligation de modernité. Ces disparitions s’enchaînent subrepticement pour n’affoler personne. C’est à peine si des voix se lèvent.

Il y a plusieurs semaines, c’est le ticket de métro qui commençait à annoncer sa disparition (finalement retardée en raison de la pénurie actuelle de puces électroniques…). On l’a connu jaune, chic et choc, puis vert, pour coller à l’air du temps. Puis violet, puis blanc. Le voici désormais en voie de dématérialisation comme s’il prenait trop de place. Le billet de train est, lui, aussi en train (ah, ah, ah) de disparaitre. Essayez d’imprimer le vôtre à une des bornes situées dans les gares. Vous recevrez alors un ticket de caisse. La SNCF est tellement préoccupée par le service client qu’elle se prend pour une enseigne de grande distribution. Oublié le coupon en carton que l’on montrait au contrôleur et qui finissait parfois (souvent) en marque-page. Souvenir, souvenir. Hier, le billet de train était une promesse de départ, désormais, de retour au quotidien le plus quotidien.

Le ticket de caisse, justement, le voilà dans l’actualité du pouvoir d’achat. Depuis une semaine, des bruits courent qu’il est le prochain sur la liste. Disparaître par défaut. Avec notre consentement. Si vous ne le demandez pas, vous ne l’aurez pas. Le responsable, c’est vous. Gaspillage et impact environnemental, perturbateurs endocriniens (contenus dans le papier). Les raisons ne manquent pas. Des associations de consommateurs s’en émeuvent. Pour elles, le ticket est un « outil de gestion du budget familial qui permet de vérifier l’exactitude du montant de la transaction ». On ne saurait mieux dire. C’est surtout un moyen simple et accessible de se souvenir du prix des produits achetés et du montant de ses dépenses. Comme si on voulait supprimer toute preuve d’inflation…

Depuis la crise sanitaire, les dark kitchens et les dark shops fleurissent dans les métropoles. On les appelle aussi « cuisines fantômes » et « magasins fantômes » Là, sans être vraiment là. En partie congédiés du réel. Une esthétique de la disparition est à l’œuvre. On imaginait le monde de demain moins encombré et, peut-être même, animé par plus de frugalité. Mais de là à effacer toute trace du monde d’avant…

Face à la « nécessité » de la dématérialisation, comment les marques de service peuvent-elles continuer à assurer leur présence sous nos yeux ?
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