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Esprit bazar es-tu là ?

Cette semaine, on pouvait lire dans la presse que les enseignes d’équipement de la maison et de la personne à petits prix ne cessaient de gagner du terrain depuis plusieurs années. Une tendance qui devrait se poursuivre à en croire les experts qui citaient Hema, Tati, GiFi et même Centrakor comme exemples. Derrière ce dernier nom aux consonnances techno-rétro se cache une enseigne dédiée à la maison (ignorée d’une bonne partie des parisiens alors qu’elle compte plus de 250 magasins en France…) qui a construit sa réputation sur une offre « tendance » à tous petits prix…

Certains ne pourront s’empêcher de lire dans le  succès de ces enseignes la confirmation de la généralisation d’un des effets co-latéraux de la crise : la chasse aux bonnes affaires. Ils n’auraient pas tort, mais ne verraient qu’une facette de la réalité. Quel est, en effet, le point commun de ces enseignes au-delà de leurs politiques de prix ? Elles resuscitent toutes un « esprit bazar ». Le facteur-clé de leur succès.

Alors que les grands magasins se la jouent de plus en plus « haut de gamme » en multipliant les « shops in shop » aux allures luxueuses, que les magasins « multi-marques » se raréfient et que les concept-stores, trop chers et trop sûrs d’eux, ne parlent qu’aux bobos-hispster et à leurs amis, que reste-t-il de ce plaisir de consommer si particulier qui consiste à découvrir, s’étonner, débusquer et se laisser tenter sans avoir à penser à son budget ?

La recherche du bon rapport qualité-prix ne doit pas être regardée comme l’unique préoccupation des consommateurs. Même en temps de crise. Hier, ces enseignes à bas prix et de déstockage étaient regardées avec dédain. Réservées aux pauvres. Elles ont, depuis, su faire évoluer leur manière de présenter leur offre et même, pour certaines, réussi leur implantation sur le net. Le succès qu’elles rencontrent vient nous parler d’une envie d’envisager la consommation comme une exploration, une découverte, un jeu, voire un moment d’abandon de soi.

Il y a 10 jours, Inès de la Fressange inaugurait son concept-store qu’elle définissait spontanément comme un « joyeux mélange » où chacun pourra trouver, outre ses créations personnelles, ses coups de coeur et même quelques articles de « quincaillerie ». Le ton est donné. On n’a pas fini d’entendre parler de « l’esprit bazar »….

So What ?

Le succès actuel des bazars devrait inciter les enseignes à revoir leur système d’organisation et de présentation de leurs offres : moins de logiques rationnelles et de chemins balisés pour plus de surprise et de découverte.

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