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Faire c’est comprendre

Une lecture attentive de la presse nous apprend que la Maison Empereur, la plus vieille quincaillerie de France située à Marseille, vend une baratte à beurre par semaine dans son magasin et que l’appareil est même en rupture de stock sur son site. De façon générale, jamais les quincailleries n’ont été autant visitées, faisant des pèle-pommes, des moulinettes à persil, des passoires en métal, des passe-légumes et autres casseroles en cuivre, les ultimes objets de convoitise. Pas de doute, le retour de la cuisine de grand-mère est bien là, ce que nous confirmait déjà leur omniprésence sur les cartes des restaurants et les comptoirs des librairies.

On a connu le temps des machines, voici (re-)venir celui des instruments. La nuance n’a rien d’anecdotique et les raisons de cette évolution se bousculent. Ces instruments sont loin d’être des gadgets. Ce sont des technologies simples, intuitives et peu onéreuses qui ne tombent pas en panne et restent faciles à entretenir. Un avantage incontestable en ces temps dominés par le responsable et le durable autant que par la défiance envers les marques soupçonnées de crime d’obsolescence programmée.

Les instruments nous offrent ainsi l’opportunité de comprendre nos gestes quand les machines nous imposent leurs fonctions. Dans une machine à café, nous introduisons une capsule dont le contenu reste un mystère. Dans une cafetière, nous déposons la quantité voulue d’un café que nous avons peut-être préalablement moulu. Pour expliquer le retour en grâce de ces ustensiles, on pourrait également  évoquer l’engouement actuel pour les brasseries, bouillons et autres auberges, eux aussi associés à un imaginaire culinaire rétro. Nappes à carreaux, plats vintage et cocottes en fonte, même combat.

Et puis, n’oublions pas un des rares effets positifs de la crise sanitaire : pendant le confinement, les Français ont retrouvé le chemin de leur cuisine et renoué avec un temps où la préparation des plats signifiait partage et mémoire des gestes. Leur regard est, depuis, devenu plus affûté et leurs attentes plus élevées face à leur assiette. Acheter tout-prêt, c’est accepter d’ignorer les origines au nom de la praticité. Faire par soi même, c’est comprendre et prendre conscience. Un changement qui ne sera pas sans effets sur la relation marque-consommateur.

So What ?

Plus les consommateurs cuisineront, plus ils seront exigeants envers les marques. Plus de transparence et de qualité : tout le monde a à y gagner…

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