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La leçon de piano

On a vu les premiers apparaître à l’occasion d’une animation de rue. Ils venaient de Londres. Puis, on s’est habitué à leur présence dans les gares des grandes villes. Depuis peu, ils sont aussi à notre disposition au Terminal 2 de l’aéroport Charles de Gaulle. Les pianos en place publique ont fait leur entrée dans la ville et dans nos vies. Cet été, la vidéo d’un pianiste jouant l’incontournable Lettre à Elise, en plusieurs versions et en attendant son vol dans l’aéroport de Prague, a même fait le tour du net. Le succès rencontré par ces pianos ne doit rien au hasard.

Il vient confirmer qu’ils sont bien une réponse pertinente à quelques attentes fortes du moment. Un piano dans un lieu public, c’est d’abord de la surprise. Inattendu autant qu’incongru , il suscite un étonnement très apprécié aujourd’hui. Lorsque tout donne le sentiment de s’uniformiser et que l’impression d’avoir déjà tout vu chemine dans les esprits, l’étonnement n’en est que plus ardemment désiré. Il est la preuve que le possible ne se réduit pas au probable. Et il est d’autant plus fortement ressenti qu’il est produit par quelque chose de familier. Comme un piano… dès lors que celui-ci est placé dans un contexte qui vient en renouveler le sens. C’est parfois le contexte qui produit le concept.

Un piano dans un lieu public, c’est aussi, bien sûr, une incitation à jouer. Une invitation à vivre une parenthèse émotionnelle dans l’environnement pour le moins rationnel que constituent les gares et les aéroports, tous deux marqués par le respect et la gestion des horaires. Pouvoir s’échapper symboliquement des contraintes de son quotidien, quelle plus belle promesse ?

Le succès des pianos dans les espaces publics s’explique enfin par la rencontre de l’individuel et du collectif, qu’ils permettent de façon spontanée et informelle : leur présence offre à chacun l’opportunité de donner libre cours à ses envies et à son inspiration, quel que soit son niveau et sa partition, sans aucun jugement de valeur, ni réprobation de son environnement. Un instant de liberté pas si fréquent.

So What ?

Comment susciter de l’étonnement, suggérer des échappées émotionnelles et permettre à chacun d’exprimer son individualité : les trois questions que doivent aujourd’hui se poser toutes les marques à propos de leurs offres.

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