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La tyrannie du cool

C’est la cible qui fait rêver les marques autant qu’elle leur fait peur. Les Millennials. Ceux qui sont nés autour du début du siècle. Les plus jeunes ont une quinzaine d’années, les plus âgés, vingt cinq ans. Si loin et si proches des plus de 35 ans. Chacun sent bien que leurs comportements, leurs gouts, leurs points de vue ne sont pas comme ceux des autres. Les séduire, c’est l’assurance pour une marque de ne pas passer pour ringarde. Ne pas les prendre en compte, c’est se préparer à entrer dans le musée du marketing. Hier, Culture G rimait avec Générale. Aujourd’hui, avec Générationnelle. Affaire d’époque.

Conséquence ? Tout le monde fait un effort pour ne pas être largué. Le prêt-à-porter invente de nouvelles silhouettes, urbaines et cool, en puisant dans les codes du sport et en tentant de s’affranchir des conventions. Les entreprises tiennent toutes à avoir en leurs murs, un baby-foot, des canapés et des coussins de couleur. Les hôtels s’inspirent des nouveaux « youth hostels » et multiplient les espaces de co-working, le mélange de meubles, les murs en bois clair, les ampoules à filaments et les clins d’oeil sous forme de citations aux murs. C’est le prix à payer pour répondre à la tyrannie du cool.

Dernièrement, on apprenait que la chaîne d’hôtels Hilton (Hilton !) se lançait à son tour à la conquête des Millennials avec une nouvelle enseigne : Tru by Hilton. Les brainstormings ont encore de beaux jours devant eux… Moins haut de gamme (on pouvait s’en douter…), les Tru by Hilton devraient voir le jour fin 2016… Leur point de différence ? Ni le petit déjeuner, ni la qualité du sommier, ni le restaurant, ni la taille de la chambre, mais leur design et leur état d’esprit. Comprenez : moderne, collaboratif et connecté.

Des espaces dédiés au co-working seront bien sûr prévus et les clients pourront réserver leur chambre via leur smartphone et se détendre dans des « play zones » avec babyfoot intégré… Encore lui. Selon Hilton qui semble avoir étudié l’affaire de près, les Millennials rechercheraient, lorsqu’ils sont en voyage, « des interactions humaines, une personnalisation et un environnement qui leur permettent de créer des expériences ». Quant à la com’, elle sera toute « en photos pleines d’esprit, en couleurs vives et vibrantes, en illustrations fun, en formes rondes »… et portée sur les réseaux sociaux jusqu’aux halls qui proposeront tous un « mur social »…

Un peu comme au bureau, finalement.

So What ?

Après avoir permis à de nouvelles pratiques d'émerger, les réseaux sociaux suscitent désormais de nouvelles esthétiques. Quand on regarde le monde autrement, le monde doit paraître autrement.

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