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Le goût du bizarre

Personne n’est encore au courant. Vous allez pouvoir briller dans vos dîners en ville. Le nouveau mot à la mode dans le milieu de ceux qui la font et la défont est Goodweird. Ok, encore un mot anglo-saxon. Une petite explication s’impose. Good (bien, sympa) et weird (étrange, bizarre) ne constituent pas à proprement parler un oxymore (un silence assourdissant, une obscure clarté…) mais plutôt un rapprochement où chacun des deux mots vient apporter à l’autre une inflexion de son sens. Le rassurant du « good » mis en danger par l’étrangeté du « weird ». 

Goodweird s’appliquerait aussi bien à un objet qu’à une situation, voire à une personne, et définirait, à en croire les experts, une véritable norme sociale à venir. Selon une étude réalisée à la demande de la marque Lenovo pour explorer la perception de ce néologisme, seraient ainsi qualifiés de « goodweird » Stromae, Les Daft Punk ou encore l’incontournable Lady Gaga. Rien de vraiment neuf. Normal. Quand un mot vient de sortir, il est difficile de s’y projeter et ceux qui peuvent l’incarner n’existent pas toujours. C’est souvent le concept qui crée la réalité en ce domaine. D’où la citation de personnes pas forcément très « nouvelles ».

L’apparition du mot nous en dit cependant beaucoup sur notre époque. On peut y lire la réponse à une attente de « quelque chose d’autre », de différent de ce que l’on connaît, mais pas au point d’être dérangeant. Du bouleversement, mais pas de révolution. On peut y voir une lassitude face à une uniformisation des discours et des apparences qui, par l’amplitude de son développement, n’a pas été sans faire éclore une contre-culture faite de sens critique et de cynisme. Le tout contribuant à rendre l’étonnement de plus en plus difficile à atteindre. On peut, enfin, y déceler l’envie d’une génération d’imprimer sa marque à son époque en rompant avec les codes et les conventions de leurs aînés.

Alors qu’il devient fréquent de croiser des jeunes aux cheveux verts, bleus ou roses, on vient d’apprendre qu’une marque de maquillage appartenant au groupe P&G (pas vraiment une PME) s’apprêtait à lancer une gamme permettant de réaliser des looks inspirés des droïdes et des stormtroopers de Star War… Le Gooweird est bien déjà là. Apprenons à le repérer pour mieux nous en inspirer.

So What ?

Comment donner un petit air « bizarre », voire dérangeant à ses produits ? Packaging, communication, story-telling, partenariats incongrus… Les réponses ne manquent pas…

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