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Le monde en bleu

Est-ce en raison de la canicule, de la victoire de nos footballeurs ou des trente ans de la sortie du Grand Bleu ? Une vague de bleu déferle actuellement dans les pages tendances des magazines. Il est vrai que le bleu est la couleur préférée des Occidentaux. Facile. Une teinte toujours positive, apaisante, et qui fait rêver, disent les experts de la couleur. Mais de là à en faire une couleur « tendance »…

Ici, on parle de klamath ou de blue majik, des algues bleues, championnes des super-aliments (sinon, à quoi bon ?), qui auraient un impact positif sur notre bien-être et notre humeur. A boire ou à tartiner. Et pourquoi pas sur des pâtes ? Cet été, rares étaient les glaciers à ne pas vendre une glace bleue (dite Schtroumpf). Quant à la maison Mariage Frères, elle nous propose depuis peu une version bleue de son it-thé Marco Polo. Après le noir, le vert, le rouge et le blanc. Il suffisait d’y penser. On pouvait même repérer dans les médias l’existence d’un vin bleu d’origine espagnole qui n’a pas manqué de faire le buzz : est-ce encore du vin se demandait-on dans les vignes ? Au Japon, on peut trouver une vinaigrette bleue, sans huile, infusée au collagène et colorée à la spiruline (Kenko Ocean Blue). Bientôt chez nous ? Mais pourquoi, soudain, tant de bleu?

Quand on n’a pas plus grand chose à annoncer côté innovation, changer la couleur de l’existant est toujours une bonne astuce. Les acteurs de l’alimentaire n’ont jamais été les derniers à se livrer à ce petit exercice de poésie appliquée. Il peut s’agir du produit, certes, mais aussi du packaging… à condition de bien prévenir ses consommateurs. Les fraises Tagada ne peuvent ainsi renoncer à leur couleur emblématique du jour au lendemain. Les tomates ne sont plus rouges pour l’éternité, pas plus que les kiwis ne sont abonnés au vert à perpétuité. Et les pommes de terre violette n’étonnent plus personne. Le filon est exploitable à l’infini.

Changer de couleur, c’est réenchanter le quotidien à peu de frais. Quoi de mieux ? Recourir au bleu, la couleur la moins alimentaire qui soit, c’est même mettre un peu de magie et de spiritualité dans sa vie. Les liquides bleus comme potions magiques. C’est peut-être pour ça qu’ils suscitent autant de curiosité…

So What ?

Proposer son produit dans une autre couleur est souvent pour une marque l’opportunité d’attirer de nouveau l’attention sur elle et, ainsi, de séduire de nouvelles cibles. L’étonnement est bien devenu le carburant marketing du moment.

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