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Le présent du futur

Jusqu’à vendredi prochain, Fnac-Darty présente sa vision de l’appartement du futur, rue Charlot, à Paris. Premier constat, le choix du lieu : un hôtel particulier du 19ème (siècle) plutôt qu’un immeuble en bois connecté du 13ème (arrondissement). Le signe que le futur fera bien son lit dans notre histoire. Un bon point. Le principe retenu est de reconstituer un appartement pièce par pièce et d’y greffer à chaque fois la vie quotidienne de son habitant. Chaque pièce est évidemment hautement connectée et (quasiment) tous les « devices » présentés sont disponibles à la vente dans l’enseigne organisatrice. Le choix de la vie quotidienne est également pertinent car il vient rappeler que c’est bien à la technologie de s’adapter à nous et non l’inverse. Commence ainsi un véritable chemin de croix (l’appartement comprend quatorze pièces, tiens, tiens…) où chacune de nos habitudes est questionnée avant d’être réinterprétée.

Une bonne moitié des innovations se présente comme une simplification. Moins de gestes, moins de contrôles, moins de présence, moins de consommation aussi. L’incontournable chien Aïbo (les innovations technologiques ont tellement peur de nous faire peur qu’elles ne l’oublient jamais) peut aussi être vu comme une simplification tant il sait reproduire la dimension émotionnelle de l’animal de compagnie tout en nous ôtant la nécessité de le nourrir et de le sortir.

Un bon tiers des objets décline le registre de la performance. Un ordinateur tellement léger qu’il peut être soulevé par des ballons, un écran de télévision de plus d’un mètre cinquante de diagonale, une plaque de cuisson capable de conserver du chocolat fondu toute une journée, un bandeau qui améliore la qualité du sommeil, un bureau autant connecté pour travailler que pour jouer…

Le reste occupe le territoire de l’étonnement. Un canapé qui vibre au son du film projeté, l’inévitable casque de réalité virtuelle, l’aspirateur qui se recharge lui-même ou encore le miroir qui sait tout de notre intimité puisque installé dans notre salle de bain… Celui dont il faut le plus se méfier, surtout s’il est associé à une brosse à dents ou à un pèse-personne connectés… L’étonnement n’a rien à voir avec le poids, la taille ou la puissance, mais avec le réenchantement, c’est-à-dire la capacité des innovations à venir nous suggérer de nouveaux gestes et de nouvelles habitudes. La magie n’est pas loin et Google Home (présent dans toutes les pièces) l’a bien compris puisque son ambition est que, demain, plus personne n’appuie sur une touche.

Qui parlait de Petite Poucette pour décrire la femme du futur ?

So What ?

Rechercher l’étonnement, et pas seulement la simplification et la performance, c’est oublier le réel pour tenter de donner vie à ce qui semble irréalisable. Une posture de magicien plus que d’ingénieur.

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