Retour

Les années Hybrides

Si la différence entre le monde d’après et le monde d’avant ne saute pas toujours aux yeux, il n’en est pas moins vrai que de petits déplacements de frontières ont eu lieu. On a d’abord vu des appartements devenir des lieux de travail dotés de coins bureaux plus ou moins bien délimités, puis des résidences secondaires se convertir en principales. Des hôtels, devenus fantômes, proposer leurs chambres à des salariés ne souhaitant pas travailler chez eux. Dans la rue, les vélos se sont multipliés, entre « vélotafeurs » et « vélolivreurs », et se sont de plus en plus fréquemment adjoints les services d’une batterie électrique alors que toutes les voitures se rêvent désormais en « wattures » responsables. Les magasins se transformés en points relais, comme s’ils étaient des start-ups, ou en drive-piétons comme s’ils étaient des supermarchés.

C’est du côté de la restauration que les changements sont les plus notables. Sans doute parce que le secteur est le plus visiblement impacté. Sans doute aussi parce qu’il est majoritairement animé par des Millenials qui ont du mal à imaginer que le réel puisse leur résister… Les restaurants ont commencé par muter en épiceries fines en proposant les produits de leurs fournisseurs, puis en « dark kitchen », exclusivement dédiées à la préparation de plats destinés à être livrés. Des restaurants sans salle, il fallait y penser. Cet été, certains s’étaient convertis en bars et étaient même tentés de se travestir en boites de nuit. Vive les restos festifs ! A bien y regarder, la mutation était déjà à l’œuvre. Le groupe Big Mamma, toujours en avance d’une génération, ne parlait-il pas de Food & Teuf lors de l’inauguration de son « restaurant-parc à thèmes » au cœur de la Station F ? Pendant le couvre-feu, on apprenait aussi l’existence de formules « dîner+nuit d’hôtel » à prix ultra attractif. 

Lorsqu’ils se pencheront sur notre époque, les historiens de 2050 retiendront de la crise sanitaire des années 2020 qu’elle a été marquée par l’hybridation. Après les Trente Glorieuses, certains diront peut-être qu’elles furent les Années Hybrides.

So What ?

La crise sanitaire est venue rappeler à ceux qui l’avait oublié, qu’innover, c’est hybrider. Les crises peuvent avoir du bon si elles incitent à inventer de nouvelles propositions.

Contactez-nous

Vous aimerez aussi