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Nostalgrique

Il n’y a pas que sur les linéaires que les produits d’hier refont leur apparition. Dans les garages aussi. Renault et Volkswagen s’apprêtent ainsi à lancer deux modèles inspirés de leurs mythiques R5 (en 2024) et Golf (en 2025), preuve que c’est bien dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Voilà qui devrait séduire nombre de nostalgiques et faire la preuve que le filon de la réédition a encore de beaux jours devant lui…

Bien sûr, ces deux modèles, à l’instar d’une Fiat 500 ou d’une Mini, ne manqueront pas de revenir parés de tous les attributs de la modernité. Des lignes modernisées mais proches de celles de leurs ancêtres pour que chacun puisse instantanément les reconnaître. Et une motorisation électrique indispensable pour pouvoir croiser dignement Greta Thunberg. C’est d’ailleurs précisément pour convertir une large clientèle à l’électrique (comprenez : les plus de 45 ans) que ces modèles ont été imaginés. Pour entrevoir le futur, le meilleur outil reste le rétroviseur. Chez Renault, on précise même que cette future R5 sera produite dans l’usine de Douai là où, dans les années 70, on fabriquait déjà des R5…

Une mise en abîme vertigineuse qui montre bien comment les époques diffèrent toujours moins qu’on ne l’imagine.

Du côté de Volkswagen, l’ambition est la même : séduire les nostalgiques avec une version électrique de la Golf qu’ils connaissent et aiment depuis 1974… Ce sera donc le seul modèle de sa gamme électrique à conserver son nom du monde d’avant. Tous les autres ont été baptisés ID… D’accord pour embarquer pour le futur mais sans être trop déstabilisé. Voilà illustré, une fois encore, le modèle bien dosé à suivre par tous ceux qui veulent innover : un pied dans le connu rassurant, un autre dans l’inconnu frissonnant.

Il y a peu, au Salon du meuble de Milan, Philippe Starck présentait, un an après sa chaise Miss Dior, son fauteuil Monsieur Dior inspiré de celui qui a contribué à forger l’identité de la maison de l’avenue Montaigne. Une ligne effilée en aluminium et une assise et un dossier en toile de Jouy. Surprendre sans déstabiliser, la recette est la même. Il fut un temps où, lorsque Philippe Starck imaginait une chaise, il dessinait un tabouret à bascule… Hier, le design avait pour mission de faire apparaître les fantômes du futur (Pascal Mourgue pour 2001 Odyssée de l’Espace, Pierre Paulin à l’Élysée…) ; aujourd’hui, il doit nous accompagner vers le futur. Plus rassurant, mais moins osé.

So What ?

Si la disruption a eu son heure de gloire, elle est de moins en moins pratiquée car considérée comme trop perturbante dans un environnement déjà chahuté. Son retour sera le signe de la fin de la crise.

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