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Petits chimistes

Les enfants ont toujours aimé jouer au petit chimiste. Grâce à la fée marketing, ils peuvent continuer leurs expérimentations une fois devenus adultes. Brasseur de bière, distillateur, cidrier, le choix offert aux plus de 18 ans est vaste. Sur Internet ou chez Nature et Découvertes, les kits de Maître Brasseur se vendent bien. A Paris, à Belleville, la Beer Fabrique se présente comme le premier atelier de brassage de la capitale et propose de repartir avec quinze litres de sa propre bière, étiquette à son nom comprise… Côté cidre, ça bouge aussi. Les cidres Sassy ont développé, grâce à un financement participatif sur KissKissBankBank, un kit de fabrication maison.

En librairie, les livres dédiés à la réalisation d’élixirs fermentés maison se multiplient au point, parfois, de faire « table à part ». Le kombucha et le kéfir figurent en ce moment en bonne place. Le premier est une boisson acidulée d’origine mongole obtenue grâce à une culture symbiotique de bactéries et de levures dans un milieu sucré. Le second est une boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruit sucrés. Les deux pétillent légèrement et ont la réputation d’être bénéfiques pour la digestion. Entre autres. Jamais les esprits n’ont autant fermenté…

Cet engouement soudain pour la fabrication de sa propre boisson pétillante répond à différentes motivations. Le plaisir de faire soi-même, tout d’abord, grosse tendance du moment, justifiée, pour les uns, par un appétit de savoir autour des questions des origines et des savoir-faire et, pour les autres, par une quête d’économie au quotidien. Le sentiment de participer à de nouvelles pratiques, de défricher des terres nouvelles n’est pas, non plus, étranger au phénomène. Une manière de se voir plus malin que les autres en court-circuitant les marques et les enseignes, tout en étant le garant de sa propre production. Elaborer sa propre boisson pétillante c’est, enfin, prendre conscience du temps et de la nature. Accepter le temps lent, celui de la fermentation, voilà qui tranche avec les habitudes prises depuis cinquante ans, dominées par l’accélération de tous les process, de la préparation à la consommation.

Participer à la réalisation de boissons vivantes qui décident du temps qu’il leur faut, c’est un peu lâcher prise et se laisser porter par ce qui arrive. De quoi réinventer les règles du jeu marketing.

So What ?

Après le succès de la cuisine maison et des mini-serres, l’engouement pour la fabrication de boissons fermentées vient confirmer l’attrait actuel pour l’expérimentation. Faire, c’est comprendre.

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