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Phénomène ou tendance ?

Il fut un temps, pas si lointain, où l’on ne parlait que de la vente en vrac qui grignotait jour après jour de nouveaux territoires. Alimentation, certes, mais aussi beauté-cosmétique, entretien de la maison, huiles, vins… La grande distribution lui ouvrait ses rayons, des enseignes se créaient (Day by Day), le marché des bocaux explosait. S’en était fini des emballages, de nouveaux gestes s’installaient dans nos habitudes et cela faisait un bien fou à la planète. Une nouvelle possibilité de vendre et d’acheter, personne ne veut passer à côté. Le monde d’après était déjà visible.

Voilà que l’on apprend aujourd’hui, qu’après des années de croissance à 40%, le marché du vrac s’est retrouvé atone en 2021 avec un chiffre d’affaires tout juste stabilisé. Les explications abondent. Tout d’abord, la crise sanitaire (inévitable). Il suffit aujourd’hui de toucher un peu trop longtemps les fruits et les légumes que l’on souhaite acheter pour s’attirer des regards réprobateurs. Même si la vente en vrac est associée à un dispositif évitant d’avoir à toucher les produits, force est de reconnaître que le contact physique est fréquent. Et quid de la propreté et du plastique des distributeurs ?

Autre explication possible : la crise a eu pour effet de réduire le nombre d’enseignes fréquentées. Un moment difficile pour toutes celles qui ne couvrent qu’une partie des besoins quotidiens et qui demandent d’adopter de nouvelles habitudes. Le ralentissement du vrac peut aussi être corrélé au reflux du fait maison, amplifié par le confinement et que beaucoup ont cru être devenu une réalité… Les salariés ont retrouvé le chemin du bureau et sont désormais occupés à passer à la pharmacie. Plus vraiment le moment de faire du pain et des gâteaux. Bonjour les repas livrés à domicile.

Quels enseignements tirer de ce recul du vrac ? Qu’une tendance n’existe que si elle engendre un marché. Que l’on se hâte de nommer tendance ce qui n’est souvent qu’un (épi)-phénomène. Et qu’une tendance, pour devenir une réalité et non un sujet pour les médias, ne peut s’installer que si elle vient simplifier (fluidifier, améliorer) la vie quotidienne des consommateurs. Demander à ces derniers de modifier leurs comportements est un objectif ambitieux. Car si le militantisme se porte bien en façade, il résiste faiblement à la contrainte. 

So What ?

Comme beaucoup de nouveaux marchés, le vrac doit faire de la pédagogie. Décrire les bons gestes à adopter, expliquer ses conditions de vente et l’origine de son offre. En un mot : rassurer.

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