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Rencontre

Le philosophe urbain Charles Pépin a récemment publié un ouvrage sur la rencontre (« La rencontre, une philosophie » aux éditions Allary) où il dissèque ce moment si particulier, à coups de références philosophiques choisies (Sartre, Aristote, Hegel…) assorties d’anecdotes empruntées à l’histoire du rock et de l’art, manière d’assurer sa modernité cool. Pas si facile que ça, commence-t-il, de faire des rencontres quand toute la logique des algorithmes qui sévit sur les réseaux nous renvoie toujours vers ceux qui nous ressemblent et que les selfies altèrent notre façon de nous présenter au monde…

L’auteur aborde la rencontre amoureuse. Forcément. Amicale ou professionnelle. Evidemment. Mais pas la rencontre avec les marques. Dommage. Et pourtant. Que se passe-t-il chaque fois que nous achetons quelque chose si ce n’est une rencontre ? La vraie rencontre a lieu quand on comprend que l’on ne se suffit pas à soi-même,explique l’auteur. Voilà le rôle des marques défini d’une manière aussi inattendue que pertinente. La marque est, à travers ses produits, un complément de soi. Elle vient se substituer à une incompétence ou à une non-maîtrise. C’est la marque service. Elle vient éclairer, expliquer, argumenter, nous renseigner sur son histoire et sur les origines de ses produits. C’est la marque pédagogique. Elle vient corriger, réparer, rééquilibrer. C’est la marque citoyenne.

Le vrai critère de la rencontre, poursuit l’auteur, c’est le changement. Si je reste le même qu’avant la rencontre, c’est qu’il n’y a pas eu rencontre précise-t-il. N’est-ce pas (trop) souvent ce qui nous arrive lorsque nous achetons une marque ? N’allons-nous pas même, parfois, jusqu’à ignorer le nom de la marque du produit que nous venons d’acheter ? La vraie fonction (souvent oubliée) d’une marque est de nous transformer. En la fréquentant, nous devons voir le monde différemment, faire évoluer nos valeurs et nos outils d’évaluation, nous sentir plus forts, plus séduisants, plus conquérants, plus cultivés, plus sensibles.

Il y a dans la rencontre, ajoute encore l’auteur, le socle d’une surprise et, simultanément, la sensation d’une familiarité qui suppose d’être disponible à ce que l’on n’attend pas. Une expérience de l’altérité et un sentiment de retrouvailles. Un pied dans le connu et un autre dans l’inconnu. Une promesse rassurante de voyage dans l’univers de l’autre.

So What ?

Chaque marque doit se présenter comme une promesse d’expérience transformante. Son savoir-faire, ses promesses et les imaginaires qui lui sont associés sont là pour l’aider à y parvenir.

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