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Sur les rails

Après avoir racheté à la SNCF les parts qu’elle détenait dans l’Orient-Express, il était temps que le groupe Accor présente sa vision du train mythique avant de le remettre sur rail. Le départ est prévu pour début 2025, soit assez de temps pour nourrir le buzz et l’envie. L’an dernier, le groupe avait déjà lancé une offre de produits lifestyle (maroquinerie, bagages, vaisselle) en guise de zakouskis. Voilà maintenant le tour des voitures.

Sans surprise, la proposition est à la hauteur des fantasmes. Du marbre, du bois précieux, de la nacre, du cristal, du bronze et tout ce qui peut contribuer à l’opulence, ont été ici convoqués pour satisfaire les 64 passagers qui auront le plaisir (onéreux) de partir à son bord en direction de Constantinople (il sera sans doute recommandé, tout au long du voyage, d’éviter de prononcer le mot Istanbul pour mieux coller à l’histoire). Dix-sept voitures d’époque du « vrai » Orient-Express ont été restaurées pour l’occasion et un jardin d’hiver a même été prévu dans l’une d’elles. C’est dire si les plaisirs à bord seront variés. Quand Accor veut redonner vie à un mythe aussi puissant que l’Orient-Express, personne ne peut s’attendre à autre chose qu’un hôtel de luxe sur rails.

Un autre Orient-Express est également prévu pour 2024version « luxe accessible » du premier, et habilement nommé l’Orient-Express La Dolce Vita, qui reprendra les voitures de Trenitalia des années 70. Ainsi s’annonce le début d’une logique de déclinaison, bien connue du monde de la parfumerie où chaque nouvelle expression accessible profite de l’aura de la première version et permet ainsi un ruissellement vertueux pour les imaginaires associés (et la rentabilité induite). Deux hôtels de luxe devraient également ouvrir sous le label Orient-Express à Rome et à Venise, preuve s’il en était encore besoin, que le luxe est bien un ogre insatiable capable de transformer toute marque en univers déclinable à l’infini.

Pendant ce temps, au Puy du Fou, on achève les derniers préparatifs de la future attraction vedette : un voyage en train belle époque tout confort à travers la France. 6 jours et 5 nuits, sur 4000 km avec des escales permettant de découvrir des merveilles patrimoniales et d’accueillir à bord comédiens, musiciens et œnologues. Temps ralenti, dépaysement, expériences et entre-soi réconfortant… On n’a pas fini d’entendre parler du train…

So What ?

Face aux (énormes) bateaux de croisière devenus incompatibles avec les exigences écologiques et les avions « qui font honte », le train n’a pas encore dit son dernier mot.

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