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Vélos de courses

Il suffit de compter le nombre d’affiches pour s’en convaincre. S’il est un secteur qui semble être en plein développement, c’est bien celui de la livraison de repas à domicile. Deliveroo, Take Eat Easy, Foodora pour ne citer que les plus importants acteurs (auxquels viennent s’ajouter les pionniers comme Allo Resto ou Chronoresto) se livrent une bataille à coup de com’, de levées de fonds et de livreurs. Sans oublier Uber Eats, lancé en octobre dernier et consistant à livrer en moins de dix minutes un plat via son application. Victimes en perspective…Notons au passage qu’un nouvel imaginaire est en voie d’émergence : celui du « travailleur-sportif », incarné par le coursier en vélo de course. Une nouvelle figure de la branchitude urbaine « brooklyn-oriented » ?

A en croire les opérateurs du marché, ces coursiers se recruteraient principalement parmi les sportifs, les étudiants, les intermittents du spectacle… et, bien sûr, les passionnés de vélo… Le sport n’est plus ici une pratique animée par la recherche d’un mix de performance et de plaisir, mais devient un complément de revenu possible. Comme de louer son appartement ou de « faire » occasionnellement le taxi… Un raccourci des contraintes de notre époque.

Les arguments en faveur des services de livraison de repas à domicile ne manquent pas. S’y trouvent le nombre croissant de célibataires en ville et l’allongement des temps de transport entre lieux de travail et de résidence qui contribuerait à réduire l’envie de se mettre aux fourneaux et à augmenter celle de rester chez soi pour « cocooner ». Certes. Certains esprits chagrins ne manqueront pas de faire remarquer qu’il y a quelques mois, les mêmes experts nous expliquaient avec autant de convictions que les urbains d’aujourd’hui adoraient cuisiner (pour preuve, la multiplication des émissions de « télé-culinéarité »…) et sortir avec leurs potes (la « génération terrasse »)… Pour s’extraire de ces apparentes contradictions, il suffit de considérer que rien ne s’oppose plus à rien et que le consommateur d’aujourd’hui est définitivement paradoxal. 

L’apparition des Deliveroo, Take Eat easy et autres vient aussi nous rappeler que la valeur se crée désormais dans l’intermédiation. Entre particuliers, entre professionnels et particuliers, entre professionnels. Surtout ne rien oublier car le marketing a horreur du vide. 

So What ?

Qui dit menus livrés dit nouveaux rites, nouvelles habitudes, nouvelles manières de partager un repas, de regarder les écrans… et nouvelles opportunités de discours et de produits pour les marques...

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