5 septembre 2022

Wouafketing

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Si les chats cartonnent sur les réseaux, dans le monde du luxe, ce sont plutôt les chiens qui attirent l’attention des marques et des enseignes, qui les voient comme de nouveaux relais de croissance. Pour preuve ultime, la présence, dans le dernier catalogue du Bon Marché (à l’occasion de ses 170 ans), d’une sélection de ses dignes clientes posant avec les looks de la rentrée accompagnées de leurs chiens…

Ce succès marchand tient sans doute au statut particulier « d’animal-accessoire » dont seuls les chiens bénéficient. A-t-on déjà vu quelqu’un promener son chat en laisse ? Le chien se montre quand le chat se dérobe. Là est son avantage. Conséquence : chaque créateur se doit désormais de posséder un chien qu’il n’hésite pas à balader sur les réseaux et les offres en tous genres se multiplient. Celine, Vuitton, Fendi proposent moult laisses et colliers, sacs (y compris pour le ramassage des déjections), gamelles et jouets logotypés alors que chez Gucci, c’est plutôt le confort de l’animal qui mobilise les attentions avec, entre autres, un canapé et un manteau. Jamais en retard d’un snobisme, Hermès est même allé jusqu’à imaginer un shampooing et une brosse pour nos amis à quatre pattes, comme aiment à les appeler les médias.

Les plus cyniques (c’est le moment de l’être puisque cynisme et chien partagent les mêmes origines étymologiques) ne pourront s’empêcher de rapprocher ce phénomène de celui de l’enfant-objet car les deux reposent sur la même envie d’exprimer ses valeurs, esthétiques et morales, à travers un prolongement de soi vivant. Puisque les chiens mangent déjà des croquettes végan, pourquoi ne porteraient-ils pas un petit manteau en laine responsable ou une doudoune en duvet d’oie ?

D’autres y verront un des effets (inattendu) de la pandémie, période durant laquelle beaucoup ont ressenti l’envie de posséder un chien. Pour pouvoir sortir et rencontrer leurs voisins en toute impunité, puis, plus tard, pour se réconforter face à l’incertitude (un compagnon thérapeutique) et se mettre en scène avec lui sur les réseaux, signe supplémentaire de narcissisme urbain et prétexte aux dépenses les plus folles. Les pet-influenceurs étaient nés. Le chemin était tout tracé pour les marques de mode. Mais n’oublions jamais que lorsqu’on promène son chien, celui qui dirige n’est pas toujours celui que l’on croit… 

Petfood inspiré par le fooding, services de garde et de promenade, assurance santé, accessoires de mode, mobilier et peut-être, demain, coaching et services funéraires… le marché des animaux de compagnie n’est qu’à ses débuts…
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