10 juillet 2017

Habitudes / Effets

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Tout le monde s’accorde pour dire que le secteur de l’édition est fragile et pas très bien portant. Quelques domaines assurent pourtant sa survie, pas forcément associés à la littérature, parmi lesquels la cuisine, qui occupe une place de choix. Il suffit d’aller faire un tour à la Fnac pour s’en convaincre. Depuis peu, un autre cartonne : celui des ouvrages bien-être et santé. Attention, il ne s’agit pas de livres qui auraient pu être édités par Doctissimo, genre « un bobo, une réponse », mais plutôt de ceux qui nous incitent à modifier nos habitudes afin de rester en forme. Comprenez : vivre mieux et plus longtemps.

Prévenir au lieu de « mal guérir », voilà le dernier credo du moment, directement importé des Etats-Unis où, faible protection sociale oblige, l’habitude est prise très tôt de préserver son corps par une prévention active. L’émergence de tels comportements en France peut se lire comme un signe de défiance vis-à-vis de la médecine autant que d’attrait pour l’idée que notre santé dépend, au fond, de notre seule volonté. Ma maladie, c’est moi. Ma bonne santé, aussi. Ce ne sont plus les discours scientifiques de la médecine, souvent difficiles à s’approprier, voire contradictoires, qui sont recherchés, mais les explications pédagogiques et les conseils simples et pragmatiques comme ceux distillés par « Le charme discret de l’intestin » (un million d’exemplaires en France) ou par « Votre santé sans risque » (gros carton aussi). Etre rassuré par un professionnel, mais pas sur un mode savant, telle est l’attente actuelle.

Dans ce nouveau contexte, les marques doivent adapter leurs discours. Celui des glucides, lipides, protides associés à leurs produits, autant que celui des origines et de la traçabilité, pourraient avantageusement être complétés par une nouvelle génération de promesses, construites sur des couples habitudes/effets. Ce qu’ont toujours très bien su faire le kiwi (au petit-déjeuner pour faire le plein de vitamine C), le citron (à boire dans de l’eau tiède au lever pour remettre en route l’organisme) et l’ananas (en hiver pour renforcer les défenses immunitaires). Entre autres. A quelle routine du quotidien sont aujourd’hui associés les œufs, les pâtes, les biscuits, le chocolat ? Fréquence de consommation recommandée et avec quel autre aliment ? Vigilance à adopter ? Activité sportive associée ? De nouvelles formes de promesses de marques ne devraient-elles pas voir le jour, construites sur des couples « habitudes/effets » simples, appropriables et porteurs de perspectives de santé ?

Régulièrement mis en garde devant les excès de consommation, le consommateur ne pourrait-il pas, aussi, devenir conscient des avantages d’une consommation maîtrisée ?
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