11 février 2019

Les jours sans

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Le Dry January (ne pas boire d’alcool au cours du mois) vient à peine de s’achever (il n’est pas interdit de le prolonger…) que s’annonce Février sans supermarché. Comme s’il fallait, à tout prix, commencer l’année par une détox. Avant, il y avait les journées « en faveur » d’une cause ; aujourd’hui, il y a aussi les journées « sans ». Et ce n’est pas le Lundi vert, sans viande et sans poisson, qui viendra dire le contraire…Les premières prônent la prise de conscience, les secondes, l’abstinence comme un défi lancé.

Février sans supermarché est observable en Belgique et en Suisse. En France, il est aussi annoncé, mais il faut admettre qu’il se fait, pour le moment, plus discret… Son principe est pourtant incontestable : éviter de se rendre dans une grande surface afin de privilégier les commerces indépendants, redécouvrir les épiceries de quartier, soutenir les petits producteurs, favoriser la vente en vrac et le commerce local, repeupler les marchés et même réapprendre à n’acheter que l’essentiel. Difficile de ne pas adhérer à un programme d’une telle ampleur dont l’objectif est, finalement, de redonner sa place centrale à la vie locale.

Il ne s’agit toutefois pas d’un boycott affirme ses organisateurs (le collectif suisse « En vert et contre tout »), mais de faire au mieux de ses possibilités et de réapprendre à varier ses sources d’approvisionnement… Pas d’opposition, donc, mais des tentatives de conciliation de différents systèmes. Voilà qui est dit. En 2018, l’opération avait mobilisé près de 20 000 personnes en France et en Suisse. L’essentiel n’est pas tant dans ces chiffres que dans les raisons de l’apparition d’un tel mouvement.

Il vient d’abord témoigner du statut actuel de la consommation. Consommer, ce n’est pas seulement acheter, c’est militer. Consommer, c’est aussi, désormais, innover, inventer de nouvelles manières de faire, modifier ses habitudes. Enfin, consommer, c’est avoir en tête les effets de nos comportements sur notre environnement avec la perspective que nos nouvelles manières de faire deviennent un modèle pour les autres. D’où l’apparition de groupes sur les réseaux sociaux pour que chacun puisse y poster conseils, bons plans et astuces pour changer ses habitudes encourager la volonté d’agir.

Consommer n’a jamais été un acte anodin. Encore moins quand il s’agit d’en modifier les règles.

Et si les marques lançaient, elles aussi, des défis à leurs clients ? Eviter de consommer, consommer moins, consommer autrement… L’ère est à la réinvention…
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