28 octobre 2019

Micro excitation

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Du 23 septembre au 6 octobre dernier, chez Bio c’Bon, ceux qui possédaient la carte de fidélité de l’enseigne avaient la possibilité de se faire rembourser leurs courses en présentant, lors de leur passage en caisse, un code reçu par SMS. A en croire l’enseigne, chaque client avait une chance sur dix d’atteindre cet objectif. Ceux qui fréquentent les taxis Kapten pouvaient, eux, tenter un « match » avec leur chauffeur. S’ils se retrouvaient dans la voiture d’un chauffeur qui les avait déjà conduits, leur course leur était offerte et le chauffeur bénéficiait d’une prime. Gagnant-gagnant. Et une manière inédite de souligner que la reconnaissance est une des expressions les plus valorisantes de la fidélité.

Uber n’a pas tardé à répliquer avec son Ride to Win : commander un véhicule, c’est avoir aussitôt 9 chances sur 10 (dixit Uber) de remporter un cadeau parmi lesquels, des voyages, un an de Uber (!), 3000 euros de crédits (!!) ou « des millions d’autres cadeaux » (!!!). On pourrait aussi signaler les bandits manchots automatiques situés devant les caisses des supermarchés Intermarché où chaque client peut présenter le code barre de son ticket dans l’espoir de recevoir une prime. Il n’est pas interdit de se rendre à son Bio c’Bon en Kapten et chez Intermarché en Uber…

Alors que le prix semblait avoir été déclaré vecteur d’attractivité majeur des enseignes, voilà que ces dernières veulent maintenant renouer avec les bons vieux jeux concours avec tirages au sort. Mais pourquoi donc ? Certains ne manqueront pas de venir nous rappeler que personne ne peut résister à la micro excitation incarnée par l’idée de « gagner quelque chose ». Aucune classe sociale ou d’âge n’échappe à la règle. D’autres souligneront avec justesse que la consommation, par trop de story-tellings et de comparaisons à tout va (merci les réseaux sociaux) a fini par devenir un sujet de préoccupation alors qu’elle n’est finalement qu’une activité routinière, voire parfois, assez peu impliquante.

Les jeux viennent lui redonner sa part de légèreté et de ludique perdue et on peut raisonnablement penser que le filon est loin d’être tari. Je consomme, donc je joue ?

L’irruption de l’inattendu dans le quotidien a toujours de quoi plaire. Mieux encore, il peut devenir un allié pour les enseignes désireuses de fidéliser leurs clients. Car jouer, c’est toujours être tenté de re-jouer...
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