30 octobre 2023

Réparation

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L’événement n’a pas fait la Une des journaux, mais du 20 au 22 octobre derniers eurent lieu les premières Journées Nationales de la Réparation. La proximité sonore avec les Journées Nationales du Patrimoine ne doit sans doute rien au hasard puisqu’il s’agit, cette fois, de préserver notre patrimoine vivant : celui que nous utilisons au quotidien et que nous devons entretenir avec nos moyens. Un événement, imaginé par HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) et le fonds de dotation Make.org, qui a été l’occasion d’annoncer l’arrivée imminente du bonus réparation textile et cuir (après celui concernant les appareils électriques et électroniques), soit une prise en charge d’une partie du coût de leur réparation pour inciter les Français à donner une seconde vie à leurs vêtements, linges de maison et chaussures. Quand on parle de réparation, il n’y a pas que le mobilier, l’électroménager et les vélos qui sont concernés. 

Selon l’ADEME, si nous sommes 81% à avoir une bonne image de la réparation, nous ne serions que 33% à faire réparer nos objets. D’où la nécessité des incitations. Durant ces trois jours, associations, ressourceries, repair cafés, tiers lieux, Fablabs et autres « plateaux fertiles » avaient grand ouvert leurs portes et organisé diverses rencontres et événements à travers tout le territoire : conférences, débats mais aussi ateliers participatifs en présence de coachs experts en la matière. Faire de la réparation une grande cause nationale est une initiative aussi originale que pertinente.

Originale car la responsabilité environnementale des marques et des enseignes se limite trop souvent à des opérations de reprise de l’usé en échange de neuf à moindre prix et, bien trop rarement, à des propositions de réparation. On comprend bien pourquoi. Dans le domaine textile, réparer rime aussi, parfois, avec customisation, ce qui ne produit pas le même imaginaire.

Pertinente, car ces JNR ont permis, grâce à la mise en place d’un site dédié, de rendre plus lisible la géographie des ateliers de réparation et des ressourceries et, ainsi, de faciliter la recherche d’une adresse de confiance près de chez soi au moment où l’on en a besoin. Où trouver un réparateur ? Comment identifier un « bon » réparateur ? Quel est le domaine d’expertise de chacun ? Quel est le retour d’expérience de ceux qui les ont déjà sollicités ?

Le marché de la réparation n’a pas encore été touché par la logique marketing. Il est temps d’y penser.

Pour réussir à installer de nouveaux gestes parmi les habitudes, l’objectif doit être celui de l’identification. Plus nous réparerons, plus je réparerai. De l’intérêt de s’adresser à des communautés plutôt qu’à des individus.
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