11 septembre 2017

Tomatologie

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L’art du marketing est celui de la segmentation. Plus un produit paraît simple, plus il est possible d’en enrichir la perception. Quoi de plus simple, par exemple, qu’une tomate ? Un fruit-légume universel qui plait partout et à tout le monde. Rares sont en effet les allergiques aux tomates. Pourtant, impossible, désormais, de demander une livre de tomates à son marchand sans préciser de quelle tomate on parle… Un peu comme lorsqu’on commande un café : long, court, corsé, déca, latte…

La tomate d’aujourd’hui se conjugue au pluriel pour séduire chacun à chaque moment. Il y a des tomates pour les salades, des tomates à cuisiner, des tomates pour l’apéro ou le gaspacho. Des tomates de tailles et de formes multiples. Des tomates grappe, aussi, ou encore de couleurs, jaunes, vertes, violettes. Des tomates d’ici ou d’ailleurs, d’aujourd’hui et d’hier. Chacune porte un nom qui lui est propre, même s’il est peu connu du public ou difficile à mémoriser. Il y a la Cœur de Bœuf, la Noire de Crimée, la Coeur de Pigeon, la Green Zebra, la Lemon Boy et même la Tomate Ananas… C’est la connaissance de ces noms qui fait l’expert et ceux qui veulent l’être n’ont qu’à fréquenter le Conservatoire de la tomate pour se perfectionner pour devenir, un jour, qui sait, « tomatologue »…

Car voilà bien un des penchants de notre société que de vouloir toujours donner une dimension savante et « experte » aux produits de la vie quotidienne. La culture de la tomate ne se fait pas seulement en pleine terre. Dans les esprits, aussi, qu’elle vient nourrir comme les ventres. La tomate, c’est aussi les vacances, le sud, la chaleur, les déjeuners au soleil. Voilà pour les clichés. Les lycopènes et les antioxydants. Voilà pour la santé. Les saveurs et les souvenirs d’enfance. Voilà pour la nostalgie. Multiple, porteuse d’histoires et de promesses, sachant se renouveler en permanence pour à chaque fois étonner, la tomate a de quoi rendre jaloux bon nombre de fruits et légumes. Ce week-end se tenait le Festival de la Tomate au Château de la Bourdaisière en présence de 700 variétés, d’ateliers de démonstration et d’un bar à tomates (chiens acceptés en laisse). Son thème ? « Tomates, Innovation, Transformation ». On n’a pas fini de parler de la tomate. Il n’y a qu’un sujet qui reste encore dans l’ombre : sa contribution au respect de l’environnement.

Formes, couleurs, histoires, moments de consommation, promesses de santé et responsabilité environnementale : les six leviers pour « revamper » tout produit en voie de banalisation.
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