4 janvier 2021

Tout doit disparaître

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Dans le monde d’hier, début janvier rimait avec début des soldes. Chacun avait eu le temps de réfléchir à ce qu’il allait «s’offrir» et se débrouillait pour être parmi les premiers dans la file d’attente avant l’ouverture du magasin visé. En ce temps-là, on ne faisait pas seulement la queue pour se faire tester ou pour entrer dans une boulangerie. C’est peu dire que la crise sanitaire a modifié l’économie du commerce.

On sentait bien, déjà, que les soldes avaient du plomb dans l’aile, torpillés par les «soldes privés» et autres «journées privilèges» conçus pour créer un sentiment valorisant chez ceux qui y sont conviés. Depuis la fin du premier confinement, jamais autant de nouvelles formes de soldes n’ont fait leur apparition. On découvre des «soldes solidaires» permettant à la fois de faire de bonnes affaires et de verser son obole au personnel soignant ou à une association. L’achat «bonne conscience» parfait. Ou encore des ventes «d’archives» à prix réduits comme chez Sézane où, chaque premier mercredi du mois, une sélection de la précédente collection est mise en ligne à prix réduits. Des rendez-vous fédérateurs pour la communauté qui a ainsi l’impression d’accéder à une exclusivité. Pas bête.

Certaines enseignes vont jusqu’à demander à leurs clients de choisir eux-mêmes le pourcentage de remise. D’autres font de leur refus des soldes un acte militant contre une surconsommation devenue le comportement non-responsable ultime qui ferait autant de mal à la planète qu’à l’économie textile et aux conditions de travail de ses différents acteurs. Une faute de goût. Notons toutefois que ceux qui montrent du doigt le Black Friday s’empressent d’élaborer leur propre concept, un Green Friday dont le but est le même, mais avec un emballage vert. Dernier discours né de la crise sanitaire : acheter en soldes serait une manière de soutenir sa marque préférée. Il fallait y penser.

Impossible pour le commerce de ne pas activer le désir de ses clients. C’est sa raison d’être. Les soldes avaient pour mission première de permettre aux enseignes d’écouler leurs stocks. Mais ceux-ci ne sont-ils pas moindres aujourd’hui face au développement des systèmes de précommandes, des outlets et du e-commerce ? Ce ne sont pas les soldes qui disparaissent, mais une nouvelle organisation qui doit émerger.

Derrière les soldes ne faut-il pas lire une attente de rendez-vous émotionnels avec le commerce ? S’offrir une marque trop chère, accéder aux dernières pièces d’une collection, faire une bonne affaire… D’autres moments pourraient y répondre.
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